Éveha International est associé à l'étude du site de Thâj, en Arabie Saoudite. Ce projet est copiloté par le CNRS (UMR 7041 ArScAn), l’Université de Leyde (Pays-Bas) et la Saudi Commission for Tourism and National Heritage, avec le soutien du Ministère des Affaires étrangères et du développement international. Il est codirigé par J. Rohmer (CNRS), A. al-Jallad (Leyde) et M. al-Hajiri (SCTH).
The excavation campaigns
(by years)
Direction
Jérôme Rohmer (CNRS, UMR 8167 Orient & Méditerranéen)
Ahmad al-Jallad (Leiden University, Leiden Center for the Study of Ancient Arabia)
Mahmood al-Hajiri (Saudi Commission for Tourism and National Heritage)
Localisation et résumé historique
Le site de Thâj se trouve dans l’actuelle province orientale de l’Arabie saoudite, à 90 km de la côte du Golfe persique et du port d’al-Jubayl. Son emplacement au croisement de deux grands itinéraires caravaniers en fait un relais commercial majeur entre l’Arabie du Sud, la Mésopotamie et le Golfe. Dans l’état actuel de nos connaissances, Thaj est de loin la plus grande agglomération et la seule véritable ville qui soit connue en Arabie orientale à l’époque préislamique. Le site se compose de trois parties : une vaste ville fortifiée d’environ 40 ha, entourée d’un impressionnant rempart à tours d’angles et bastions ; un vaste faubourg s’étendant au sud-est sur environ 20 ha ; une grande nécropole d’environ 500 tumuli, dont certains ont livré un matériel extrêmement riche. Les fouilles menées jusqu’à présent suggèrent une période d’occupation allant du iiie s. av. J.-C. au ive s. apr. J.-C. Eu égard à la chronologie et à l’importance du site, plusieurs savants ont proposé de l’identifier à l’antique Gerrha, mais il pourrait également s’agir d’une des autres puissances caravanières de l’Arabie orientale dont les sources grecques et arabiques – notamment les monnaies – gardent le souvenir. Il s’agit donc d’un site clé pour comprendre le peuplement, la culture, l’économie et le paysage politique de l’Arabie orientale – mais aussi, plus largement, l’histoire du commerce à longue distance dans l’Orient antique.
Historique des recherches
L’importance archéologique de Thâj a été relevée dès le milieu du xixe s., mais le site n’a fait l’objet, jusqu’à récemment, que de fouilles très limitées. Après les explorations pionnières des Dickson (1942) et de Mandaville (1962/1963), l’expédition danoise de Bibby (1968) put fouiller deux tombes modestes et réaliser un premier sondage stratigraphique de 2x2m le long du rempart, suggérant une datation « hellénistique » du site. Quinze ans plus tard, en 1983, une campagne de fouille fut menée par la mission germano-saoudienne de Gazdar, Livingstone et Potts, permettant notamment d’affiner la chronologie du site (iiie s. av. – ier/iie s. apr. J.-C.) et de ses fortifications (iiie/iie s. av. J.-C. ?). Enfin, en 1998, une équipe saoudienne du musée de Dammam entreprit une série de fouille de plusieurs tombes au nord-est et au sud du site : elle mit en particulier au jour, sous un tumulus de 40 m de diamètre, la sépulture aristocratique d’une fillette, accompagnée d’un très riche mobilier funéraire en or et pierres précieuses.
Afin de répondre aux multiples questions qui se posent encore sur ce site (urbanisme, culture matérielle, identité culturelle, histoire politique, rôle économique), un nouveau programme de fouille international à horizon de cinq ans a été lancé en 2016, sous le triple pilotage du CNRS, de l’Université de Leyde et de la Saudi Commission for Tourism and National Heritage et avec le soutien du Ministère des affaires étrangères français. La première campagne de terrain s’est déroulée du 25 octobre au 30 novembre 2016, et une seconde saison est prévue à l’automne 2017.
How Eveha International Participates
Archaeological excavations
PARTNERS
Ministère des Affaires étrangères et du développement international
Saudi Commission for Tourism and National Heritage
CNRS, UMR 7041 ArScAn
Leiden University, Leiden Center for the Study of Ancient Arabia
Institut de Physique du Globe de Strasbourg
Project MEDEE (Mer, Désert, Environnement)
Centre français d’archéologie et de sciences sociales (CEFAS)